J’ai toujours aimé changer de vie avec ma famille qui s’agrandissait de continent en continent. J’ai recherché la difficulté du déracinement de Toulouse à Paris, puis Hanoi, Toronto et Vientiane. Ces combats m’ont donné la satisfaction de petites victoires sur un chemin toujours en mouvement. Ils ont forgé mon courage et ma ténacité, ces qualités
qui sont le fort des artistes. Ma spécialisation dans la technique de la laque végétale, lente, lointaine et complexe répond à ces exigences de vie.
Artiste occidentale formée à l’ENSAD à Paris, j’ai aussi choisi d’être héritière d’une tradition asiatique rare, réservée aux dignitaires et aux rois. La laque est le merveilleux medium avec lequel je raconte mon quotidien. La laque végétale, résine des arbres à laque du Sud-Est asiatique, résiste à l’eau, à la chaleur, aux acides. Début XXe, la création de l‘école des Beaux-Arts à Hanoi a permis la rencontre artistique Est-Ouest à travers la laque qui est devenue également une technique de peinture, elle qui était un médium de décoration depuis plus de 5000 ans.